PAYSAGES

La fin du XIXe siècle et le début du XXe ont vu fleurir en France l’école de peinture impressionniste. J’ai souhaité réunir dans ce programme des œuvres polyphoniques de la même époque ou plus tardives, dont la grande finesse d’écriture suscite l’image et se fait l’écho de cette effervescence picturale. Huit compositeurs français, certains porteurs de métissages et de consonances étrangères, convoquent des textes poétiques en lien étroit avec la nature – nature gracieuse de la poésie médiévale, rêverie introspective face aux paysages romantiques ou encore scènes populaires enlevées aux figures pittoresques…

Ces compositeurs ont en commun leur grande indépendance et leur intégrité face à la création. Charles Koechlin affirme n’appartenir à aucune autre école que la sienne, tandis que Reynaldo Hahn, critiqué pour le raffinement suranné de son écriture, désire n’obéir qu’à « l’inflexion naturelle de la voix et de l’harmonie ». Un siècle plus tard, Philippe Hersant renonce à l’esprit expérimental de son temps pour développer un langage poétique personnel et singulier.

Le paysage, fait de mouvements colorés et d’impressions changeantes, semble être une véritable sève créatrice...

CATHERINE SIMONPIETRI